Projet handicap – Paris 2024
Les 6ème 2 du collège Guillaume Cale de Nanteuil-le-Haudouin participent à un projet de sensibilisation aux handicaps à travers le sport. Ce projet s’étend sur toute l’année et a déjà bien commencé. D’ailleurs, le collège a été labélisé « génération 2024 » en lien avec les Jeux Olympiques de Paris 2024.
En octobre, les élèves ont découvert la déficience visuelle, d’abord à travers le visionnage du film « La ligne droite » de Régis Wargnier qui raconte l’histoire de Leïla qui rencontre Yannick, un jeune athlète devenu aveugle suite à un accident. La seule discipline qu’il peut pratiquer est la course, attaché à un guide par un fil durant le temps de la compétition.
Puis les élèves ont rencontré Stéphanie, mal voyante qui leur a expliqué son quotidien, puis a présenté son chien et montré du matériel adapté, qui l’aide dans la vie de tous les jours.
Les élèves ont pratiqué le torball, un sport de ballon à grelots pratiqué par des sportifs malvoyants ou non-voyants. Le but du jeu est de marquer plus de buts que l’équipe adverse en faisant rouler le ballon à grelots sous un fil. Bien jouer au Torball, c’est savoir écouter, se concentrer et être le moins bruyant possible. Ecouter le son du ballon est très important.
Les élèves ont également écouté l’histoire de Louis Braille dans le noir, les yeux bandés :
Louis Braille est né en 1809 près de Paris. À trois ans, il jouait avec un outil dans l’atelier de son père et se blessa à l’œil. Une infection provoqua la cécité des deux yeux.
A 10 ans, Louis partit à Paris à l’Institution royale des jeunes aveugles, où il réussit dans toutes les disciplines manuelles et intellectuelles. Il est l’inventeur de l’alphabet braille, un système de points en relief, permettant de lire et écrire, qui même s’il a évolué aujourd’hui, est resté très proche de celui conçu par Braille. C’était une invention révolutionnaire qui a donné accès à la culture à tous les mal voyants.
En 1847, il inaugura la première machine à écrire le braille. Malade, il mourut en 1852.
Le service de restauration du collège s’est joint au projet et a proposé aux élèves de développer leurs autres sens que la vue. Les élèves avaient un peu peur de ce que nous allions leur faire toucher et goûter. Ils étaient excités de tester ces découvertes.
Les élèves ont ainsi senti du curry, de la cannelle, de l’anis, de la muscade et du clou de girofle.
Ils ont touché du sucre, de la semoule, des lentilles, du riz, de la farine.
Ils ont goûté des chips de panais, de la purée de potiron et des frites de patate douce.
Ils ont poursuivi le projet lors de la semaine de l’olympisme qui s’est tenue du 1 au 6 février 2021.
Ils ont rencontré un sportif de haut niveau : Jérome de Meyere.
Agé de 38 ans, il est atteint d’une myopathie de l’adulte et une dystrophie musculaire fasio-scapulo humérale depuis l’âge de 28 ans. En 2010, il trouve sa voie dans l’handisport natation à Compiègne où il excelle. Après de multiples médailles de champion de France, il réalise les temps minima sur le 50 mètres dos (tout handicap confondu) pour les jeux paralympiques de Londres en 2012. A partir de 2013, sa carrière sportive prend un nouveau cap vers le tennis handisport. Il s’entraine énormément et à force de travail et persévérance, il devient en 2015, vice-champion de France tennis handisport catégorie Quad (4 membres atteints). Depuis, il ne cesse de performer et est actuellement 38ème mondial et deuxième au classement national. Il s’entraine dur et vise une participation aux jeux paralympiques de Paris en 2024 en tennis fauteuil dans la catégorie quatre membres atteints.
Ils ont également rencontré Kelly, mal entendante de naissance et Benoit qui les ont initiés à la langue des signes. Ils ont découvert l’alphabet, des mots simples et en fin de séance ont signés un poème. Ils ont également découvert à travers un film la vie de Marie Heurtin, née sourde, muette et aveugle en 1885 en France. Sa place était donc à l’asile, ce qu’a refusé son père. A l’âge de dix ans, Marie est accueillie à l’institution de Larnay près de Poitiers, où des religieuses s’occupent de jeunes sourdes. Pendant plus de dix ans, elle apprendra successivement, la relation entre les signes (de la langue des signes) et les objets, puis, dans la main, l’alphabet de la langue des signes, puis l’alphabet Braille, puis les notions de qualification et enfin les notions abstraites.
À partir de 1907, elle s’occupe d’une nouvelle venue, Anne-Marie Poyet à laquelle elle apprend notamment le braille. En 1910, elle accueille à Larnay, sa petite sœur Marthe, elle aussi sourde muette et aveugle.
Pendant la semaine olympique et paralympique, les élèves ont suivi plusieurs cours avec un handicap. Ils ont donc été obligé de s’adapter et trouver des solutions afin d’être le plus efficace possible.
En musique avec les yeux bandés, ils étaient obligés d’écouter davantage le professeur et ils se sont rendus compte de l’importance de la vue. Reconnaitre des instruments de musique en utilisant l’ouïe et le toucher n’est finalement pas si évident que cela ! Certains étaient même déstabilisés pour chanter debout : l’équilibre est plus difficile à maintenir les yeux bandés !
En Histoire, ils ont découvert les jeux de l’antiquité, le site d’Olympie et les différentes épreuves sportives. En EPS, ils ont étudié les jeux olympiques modernes, les différents symboles et épreuves.
En vu des futurs jeux olympiques de Paris 2024, un challenge national a été lancé auprès des établissements scolaires : parcourir 2024 mètres ! Individuellement, chaque élève a donc couru à son rythme afin de réaliser ce défi !
En Français, les élèves ont inventé des haïku, poème extrêmement bref, célébrant l’évanescence des choses et les sensations qu’elle suscite. Le thème imposé étant le sport ! Voici quelques-unes de leurs œuvres.
Trampoline Mon trampoline Toile élastique Saut dans les airs Temps suspendu Sauter euphorise On ne peut plus s’en passer Alors, se méfier du trampoline Une goutte de sueur Sur le trampoline Aujourd’hui, il pleut. Kélis | Equitation Au trot, au galop Des hauts, des bas Obstacles franchis Cheval au grand galop Puissance en action Victoire assurée Une bombe attachée, Un cheval concentré Et c’est parti pour la course ! Sarah |
Le patinage J’aime patiner sur la glace Et quand je glisse, je fais des traces Je cours, je saute et je tourne en l’air La musique m’entraine et je suis fière ! Ma famille est là et m’encourage Et moi, je suis remplie de vigueur Ma robe est tout en splendeur Quand je patine, je me sens libérée Eva | Natation Je suis à la surface de l’eau Et comme une étoile de mer Je pratique ce sport si plaisant Je plonge dans le bassin, Avec des mouvements aériens, Afin de renouer avec ce sport divin. Louise |
En arts plastiques, ils ont dessiné les anneaux olympiques représentant l’union entre les peuples, mais avec un handicap au choix. Là aussi, l’adaptation était indispensable afin de proposer un dessin de qualité !
Le premier dessin a été fait les yeux bandés, le second sans l’ouïe, et les deux derniers avec un handicap moteur : les droitiers n’ont utilisé que leur main gauche et inversement !
Munis de bouchons d’oreille, les élèves ont eu un quart d’heure pour discuter avec un camarade en n’utilisant que leurs mains. C’était calme mais les élèves ne se sont pas tous bien compris !
En juin, pour poursuivre le projet, les élèves ont pratiqué du handball en fauteuil. Après quelques jeux de manipulations de fauteuil, ils étaient prêts pour un match ! Vidéo du match ici.
Les 6ème 2 ont également suivi 5 heures d’initiation à la langue des signes. L’objectif était de faire une représentation en fin d’année devant les parents, en même temps que la chorale qui a travaillé sur la même chanson. Malheureusement, le COVID toujours présent, nous a empêché de faire cette représentation. L’entraînement est disponible ici et la vidéo finale est téléchargeable ici.
Bravo à tous les élèves de 6ème 2 qui se sont tous investis sérieusement dans ce projet, ont pris du plaisir, et ont découvert de nouvelles pratiques sportives adaptées !
Mme Polard – Professeur d’EPS et professeur principal des 6ème 2