Projet Sport et Handicap 2021-2022
Des élèves du collège Guillaume Cale de Nanteuil-le-Haudouin, labélisé « génération 2024 », ont participé tout au long de l’année à un projet de sensibilisation aux handicaps à travers le sport et plus particulièrement via les jeux paralympiques.
Cette découverte s’est d’abord faite à travers la pratique de différents sports pouvant être pratiqués avec un handicap.
Des élèves ont pratiqué le torball, sport de ballon à grelots pratiqué par des sportifs malvoyants ou non-voyants. Le but du jeu étant de marquer plus de buts que l’équipe adverse en faisant rouler le ballon à grelots sous un fil. Bien jouer au Torball, c’est savoir écouter, se concentrer et être le moins bruyant possible. Pour savoir où la balle arrive, il faut écouter, développer davantage le sens de l’ouïe !
Les élèves ont ensuite découvert la pratique de sport avec handicap moteur en pratiquant l’escrime fauteuil. Le fauteuil est spécifique car il est fixe. La différence fondamentale entre l’escrime fauteuil et l’escrime debout c’est la distance entre les deux combattants. L’escrime fauteuil est un combat rapproché même si les deux tireurs se rapprochent et s’écartent. Mais rien à voir avec l’escrime debout où la distance est constamment en évolution sur les 14m de la piste. Une autre variante est que les escrimeurs doivent concourir dans deux des trois armes (l’épée, le fleuret et le sabre) pour se qualifier.
L’objectif étant toujours le même : marquer plus de points que son adversaire afin de gagner l’assaut : toucher l’adversaire à l’aide de son arme.
Ils ont également pratiqué de la Boccia, sport qui ressemble beaucoup à la pétanque avec des balles en cuir. Il peut être pratiqué en individuel ou par équipe. Si les joueurs sont paraplégiques, ils lancent avec la main, s’ils sont tétraplégiques, ils ont une rampe au niveau de leur bouche pour diriger et lancer la balle. Les élèves ont vécu cette situation en étant assis mais cela était suffisamment difficile pour eux, puisque certains décollaient leurs fesses du banc pour lancer !
Les élèves ont découvert le basket fauteuil. Ils ont d’abord travaillé la maniabilité du fauteuil via des slaloom et courses, puis ont pu se faire des passes. Si les lignes et les règles sont les mêmes qu’au basket debout, au basketball fauteuil le dribble prend moins d’importance. Il faut dribbler une fois toutes les deux poussées seulement. Un système de classification permet de mélanger les joueurs ayant différents handicaps et ceux qui n’en ont pas. Chaque joueur vaut au pointage (de 1 à 4.5) en fonction de son niveau de handicap. Sur le terrain, avec cinq joueurs, il ne faut pas dépasser quinze points.
Le collège Guillaume Cale remercie le Service territorial Autonomie des personnes – Territoire Valois / Halatte du conseil départemental et la MDPH et le comité départemental Handisport Oise qui a financé et organisé ces activités de découverte de sport avec handicap.
En plus de la découverte de sport paralympique, les élèves ont vécu plein de petites situations ludiques sur le handicap visuel.
Par exemple, ils ont traversé des voies d’escalade les yeux bandés. Cette fois, c’est le sens du touché qui était le plus important !
Ils ont joué au jeu des pairs….les yeux bandés : il fallait associer deux sons identiques et faire travailler l’ouïe !
Ils se sont affrontés lors de jeux avec un ballon à grelots.
Ils ont aussi pu faire un parcours pour les déficients visuels. Par deux, l’un était guide et l’autre se laissait guider. Ils ont été obligés de se faire confiance, travailler ensemble et ont utilisé leurs autres sens. Ils ont senti différents sols (carrelages, tapis, caoutchouc) différentes aspérités, différentes températures (le froid près des portes), différentes odeurs (celle du vestiaire par exemple !)
La sensibilisation au handicap ne s’est pas faite uniquement à travers le sport.
Le CDI a proposé aux élèves écouter l’histoire de Louis Braille dans le noir, les yeux bandés.
Louis Braille est né en 1809 près de Paris. À trois ans, il jouait avec un outil dans l’atelier de son père et se blessa à l’œil. Une infection provoqua la cécité des deux yeux.
A 10 ans, Louis partit à Paris à l’Institution royale des jeunes aveugles, où il réussit dans toutes les disciplines manuelles et intellectuelles. Il est l’inventeur de l’alphabet braille, un système de points en relief, permettant de lire et écrire, qui même s’il a évolué aujourd’hui, est resté très proche de celui conçu par Braille. C’était une invention révolutionnaire qui a donné accès à la culture à tous les mal voyants.
En 1847, il inaugura la première machine à écrire le braille. Malade, il mourut en 1852.
Le service de restauration du collège s’est joint au projet et a proposé aux élèves de développer leurs autres sens que la vue. Les élèves avaient un peu peur de ce que nous allions leur faire toucher, sentir et goûter. Ils étaient excités de tester ces découvertes.
Les élèves ont ainsi senti du curry, de la cannelle, de l’anis, de la muscade du clou de girofle.
Ils ont touché du sucre, de la semoule, des lentilles, du riz, des noix.
Ils ont goûté du navet blond, des chips de panais, de la purée de butternut, des frites de patate douce. Si certains avaient du mal à goûter, d’autres sont restés à la fin et se sont resservis !
Philippe Dheu professeur d’EPS de l’académie de Créteil, ambassadeur de la semaine olympique et paralympique pour Paris 2024 et Céline Troger, Présidente de l’APEN sont intervenus lors de la semaine olympique pour faire découvrir aux élèves le biathlon.
Combiné Course/Tir ou Laser-run : Il s’agit de la modification la plus récente du règlement du pentathlon moderne. L’épreuve de combiné consiste en un cross-country de 3 200 mètres sur un parcours de 800 mètres ponctué de quatre arrêts à un stand de tir où les concurrents utilisent un pistolet à tir laser et visent une cible située à 10 mètres. Le 1er tir a lieu 100 m après le départ, le second après une première boucle de 800 mètres de course, le troisième à 1 600 mètres et le dernier à 2 400 mètres. À chaque fois, le pentathlonien doit toucher 5 cibles en un temps maximum de 50 s, avant de repartir sur la course.
Nous avons partagé ensemble une épreuve sportive : le marathon.
Philippidès, un messager grec de l’antiquité, aurait couru de Marathon à Athènes, la distance d’environ 40 km, pour annoncer la victoire contre les Perses à l’issue de la bataille de Marathon lors d’une guerre en -490 avant JC. Arrivé à bout de souffle, il serait mort après avoir délivré son message.
La distance du marathon moderne est donc à peu près celle qui sépare Marathon d’Athènes. Il faut attendre les Jeux de Londres en 1908 pour que la distance soit fixée à 26 miles terrestres. La course doit partir de la pelouse du château de Windsor pour faire plaisir aux enfants de la famille royale, qui veulent assister au départ des concurrents. L’arrivée doit se faire au White City Stadium, devant la loge royale où Édouard VII est présent. De ce fait, la distance ne tombe plus juste. Elle sera alors fixée à 26 miles et 385 verges, soit 42,195 km.
Marie Polard,
Professeur d’EPS